LE SECRET DE LA CHAMBRE NOIRE

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Le mot de Grégoire Hetzel : 

Je ne connaissais Kiyoshi Kurosawa que de réputation lorsque j’ai appris qu’il voulait travailler avec moi. J’ai alors vu Cure, Tokyo sonata, Jellyfish, la série Shokusai, films qui m’ont saisi et stupéfié par leur tension dramatique, leur climat, leur haut style cinématographique. J’avais affaire à un maître, le trac me gagnait, et j’étais très curieux de voir comment un cinéaste de génie allait me guider dans le travail musical.
Bien que le film fût déjà tourné quand j’ai commencé à composer, nous avons travaillé sur le scénario : Kiyoshi ne voulait pas travailler à l’image, préférant imaginer les scènes en découvrant ma musique.
Nous avons alors déterminé treize séquences musicales, nous laissant plusieurs options de calages d’entrée et de fin, Kiyoshi me prévenant qu’il changerait probablement ces calages, voire qu’il intervertirait des musiques, en placerait probablement où ce n’était pas prévu, et repasserait quelques jours de montage à adapter l’image à la musique. Un rêve pour un compositeur !
Après avoir composé quelques morceaux, réalisés en maquettes orchestrées, Kiyoshi est venu chez moi écouter, en compagnie de la monteuse, des producteurs, et de sa femme – présence et regard indispensable à nos avancées. Il s’est montré d’un enthousiasme dont je n’ai pas l’habitude, moi qui travaille avec des réalisateurs français souvent craintifs quant au «pouvoir» de la musique !
Pour résumer, j’ai eu un plaisir immense à travailler dans un tel cadre de liberté et de confiance, sur ce beau film, si original de ton et de forme, et dans lequel la musique joue un rôle essentiel, que j’espère avoir bien incarné : donner aux situations et aux personnages une dimension tour à tour tragique, nostalgique, irréelle, voire “métaphysique”, quand elle ne joue pas plus simplement avec les codes du suspens ou de l’effroi. J’espère que vous aurez le même plaisir à l’écoute de ces musiques, avec, puis sans leurs images…

SYNOPSIS

Stéphane, ancien photographe de mode, vit seul avec sa fille qu’il retient auprès de lui dans leur propriété de banlieue. Chaque jour, elle devient son modèle pour de longues séances de pose devant l’objectif, toujours plus éprouvantes. Quand Jean, un nouvel assistant novice, pénètre dans cet univers obscur et dangereux, il réalise peu à peu qu’il va devoir sauver Marie de cette emprise toxique.